04-09-2024
Le pouvoir d'achat des salariés français est un sujet de préoccupation majeure depuis plusieurs années, en particulier dans un contexte marqué par une inflation persistante. Malgré les augmentations salariales, la réalité est que le pouvoir d'achat de nombreux travailleurs continue de s'éroder. Cette situation est d'autant plus préoccupante que l'inflation touche directement le quotidien des salariés : augmentation du coût des biens de première nécessité, du logement et des services les plus essentiels. Les entreprises, quant à elles, sont confrontées à un double défi : soutenir leurs employés tout en maîtrisant leurs coûts dans un contexte économique incertain. Comment trouver des solutions pour préserver la qualité de vie des salariés ? Les primes suffisent-elles en 2024 ? Quels autres leviers exploiter pour contrer la baisse du pouvoir d’achat des salariés ?
Un pouvoir d'achat en berne malgré les hausses salariales
Selon les dernières données de l'Insee, le salaire moyen pour un équivalent temps plein (ETP) en France s'élevait à 2 630 euros en 2022. C’est une augmentation de 4,1 % par rapport à l'année précédente. À première vue, cela semble être une évolution positive pour les salariés. Pourtant, lorsque l'on s’intéresse de plus près à l'inflation, qui s'est établie à 5,2 % en 2022, puis à 4,9 % en 2023, le tableau devient nettement moins favorable. En termes réels, c'est-à-dire en tenant compte de la hausse des prix, le salaire moyen a en réalité diminué de 1 % entre 2021 et 2022 .
Ce phénomène s'explique par le fait que les hausses salariales n'ont pas suivi le rythme de l'inflation. Même si les salaires ont augmenté en valeur nominale, leur pouvoir d'achat, ou ce que les salariés peuvent réellement acheter avec leur revenu, a diminué.
Ce sont les travailleurs les mieux rémunérés qui ont été les plus touchés par cette érosion du pouvoir d'achat. Selon l'Insee, les 10 % des salariés les moins bien payés, gagnant moins de 1 436 euros par mois, ont vu leur pouvoir d'achat baisser de seulement 0,1 %, tandis que les 10 % les mieux rémunérés, gagnant plus de 4 162 euros par mois, ont subi une baisse de 1,4 % en euros constants. Cette différence s'explique en partie par le mécanisme d'indexation du SMIC, qui protège les bas salaires de l'inflation.
L'impact durable de l'inflation sur le pouvoir d'achat des salariés
L'inflation n'est pas seulement une hausse ponctuelle des prix. Elle peut avoir des effets durables sur le pouvoir d'achat des salariés, surtout si elle se prolonge. Entre 2021 et 2023, l'inflation en France a connu des pics significatifs, atteignant 5,2 % en 2022 et se maintenant à un niveau élevé en 2023 avec 4,9 %. Ces augmentations des prix ont eu un effet direct sur la capacité des salariés à maintenir leur niveau de vie .
Pour les travailleurs, l’équation est simple : cela signifie que chaque euro gagné permet d'acheter moins de biens et services qu'auparavant. Même si les salaires augmentent, tant que ces augmentations ne dépassent pas le taux d'inflation, le pouvoir d'achat continue de baisser. C'est exactement ce qui s'est produit en France, où la hausse des salaires n'a pas suffi à compenser la montée en flèche des prix.
En outre, cette inflation persistante a également eu pour effet de tasser l'échelle salariale. Les revalorisations automatiques du SMIC, déclenchées par la hausse des prix, ont conduit à un resserrement des écarts salariaux. Ainsi, les salaires situés en bas de l'échelle ont été mieux protégés, tandis que les salaires plus élevés ont vu leur progression freinée.
Les primes : un levier nécessaire, mais insuffisant
Face à l'inflation, de nombreuses entreprises ont eu recours aux primes pour compenser, au moins partiellement, la perte de pouvoir d'achat de leurs salariés. La Prime de Partage de la Valeur (PPV), qui a remplacé la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (PEPA), est un exemple concret de cette stratégie. En 2022, environ 5,2 milliards d'euros ont été versés sous forme de PPV. C’est un montant similaire à celui de 2021, mais nettement supérieur aux 1,8 milliard d'euros versés en 2020.
Ces primes sont exonérées de cotisations sociales pour les salariés gagnant moins de trois fois le SMIC. C’est donc un outil attractif pour les entreprises qui cherchent à soutenir le pouvoir d'achat de leurs employés sans alourdir leurs charges sociales.
Malheureusement, si ces primes ont permis de limiter la baisse du salaire réel, elles n'ont pas profité à tous les salariés de manière égale. Les cadres, dont les salaires dépassent souvent le seuil de trois fois le SMIC, ont été moins concernés par ces versements. Cela explique pourquoi cette catégorie a subi une baisse plus marquée de son pouvoir d'achat .
De plus, même si les primes peuvent offrir un soulagement temporaire, elles ne constituent pas une solution à long terme. Par nature, elles dépendent des performances financières de l'entreprise et peuvent varier d'une année à l'autre. Enfin, elles ne modifient pas le salaire de base, ce qui signifie qu'elles n'ont pas d'effet durable sur le pouvoir d'achat des salariés .
Quelles solutions pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés ?
Face à l'érosion du pouvoir d'achat des salariés, les entreprises doivent explorer de nouvelles solutions pour soutenir leurs collaborateurs. Outre les ajustements salariaux classiques, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour compenser les effets de l'inflation et offrir un soutien tangible à ceux qui en ont le plus besoin. Parmi celles-ci, l'intégration d'avantages sociaux et la mise en place de politiques innovantes jouent un rôle essentiel.
Optimiser l’utilisation des primes et de l’épargne salariale
Les primes, notamment les Primes de Partage de Valeur (PPV), constituent une première réponse pour compenser l'inflation. Vous l’avez compris, ces primes ne remplacent pas une augmentation de salaire à long terme, mais elles permettent toutefois de soulager temporairement les finances des salariés.
L’épargne salariale, via des dispositifs comme le Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou le Plan d’Épargne Retraite (PER), offre également une solution à plus long terme. Ces dispositifs permettent aux salariés de constituer une épargne tout en bénéficiant d'avantages fiscaux. Les entreprises peuvent encourager ces pratiques en proposant des abondements généreux. L'inclusion de l’épargne salariale dans le package global de rémunération peut renforcer l’attractivité de l’entreprise et fidéliser les talents.
Développer les avantages sociaux pour un soutien quotidien
Au-delà des primes et de l'épargne, les avantages sociaux jouent un rôle clé dans l'amélioration du pouvoir d'achat. Wellbeing Journey, par exemple, propose une plateforme complète qui aide les entreprises à offrir à leurs employés des avantages d’une valeur de plus de 2000 euros. Ces avantages incluent des aides au logement, des solutions d’aide à la garde d’enfant, des services alimentaires et bien plus encore.
L’accès à des paniers de produits frais ou à des box alimentaires comme HelloFresh, parrainés par l’entreprise, permet de réduire les dépenses alimentaires, qui représentent une part importante du budget des ménages.
Les entreprises peuvent aussi mettre en place des initiatives comme les chèques culture, les tickets de cinéma, ou encore les abonnements à des services de streaming ou de lecture en ligne. De quoi favoriser un accès plus équitable à la culture et au divertissement tout en réduisant les dépenses personnelles des salariés.
Ces avantages ne sont pas seulement financiers : ils contribuent aussi à une meilleure qualité de vie, ce qui, à long terme, se traduit par une productivité accrue et une réduction de l’absentéisme.
Proposer une gestion flexible des congés et des acomptes sur salaire
La flexibilité dans la gestion des congés et des acomptes sur salaire est une autre solution. En permettant aux salariés de prendre des congés payés anticipés ou de demander des avances sur salaire, les entreprises offrent un soutien précieux en période de difficultés financières. Une flexibilité particulièrement bénéfique en période de crise, car elle permet aux salariés de mieux gérer leurs finances personnelles sans recourir à des prêts, parfois coûteux.
Soutenir la santé mentale et physique des employés
Un autre levier important pour améliorer le bien-être global des salariés et, par extension, leur pouvoir d’achat ? Le soutien à la santé mentale et physique. Des offres comme l’accès à des cours de yoga, des applications de bien-être, ou des services de soutien psychologique peuvent être intégrées dans les avantages sociaux offerts par l’entreprise. Investir dans la santé mentale des employés peut réduire le taux d’absentéisme et améliorer significativement leur productivité.
Les entreprises peuvent également encourager la pratique du sport en offrant des abonnements à des salles de sport ou en aménageant des espaces de fitness au sein de l’entreprise. Cela ne permet pas seulement de réduire les frais personnels des salariés, mais aussi de promouvoir une culture d’entreprise centrée sur le bien-être.
Renforcer l’accompagnement des parents et des aidants
Pour les salariés qui doivent jongler entre travail et responsabilités familiales, comme la garde d’enfants ou le soutien à des proches en situation de dépendance, les entreprises peuvent offrir des solutions adaptées. Par exemple, l'accès à des places en crèche subventionnées ou à des services de garde d'enfants peut grandement alléger la charge financière des parents.
En outre, offrir des congés supplémentaires ou un aménagement du temps de travail pour les salariés aidants montre un engagement de l’entreprise envers le bien-être de ses employés. Ces mesures permettent non seulement de réduire le stress, mais aussi d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
En période d'inflation, les entreprises ont un rôle à jouer pour aider leurs salariés à maintenir leur pouvoir d'achat. En combinant des solutions financières immédiates, comme les primes et les acomptes sur salaire, avec des avantages sociaux durables et des initiatives bien-être, les employeurs peuvent non seulement soutenir leurs employés, mais aussi renforcer leur engagement et leur fidélité.
RetourAuteur: L'équipe Wellbeing Journey