01-01-2024

Diminuer l’absentéisme au travail : causes, conséquences et pistes d’action pour freiner ce phénomène

Tensions de recrutement, concurrence accrue, coûts de remplacement… Réduire l’absentéisme en entreprise est devenu une priorité incontournable pour les services de ressources humaines. En 2022, le taux d’absentéisme a atteint 5,64 %, un chiffre qui reflète des défis persistants depuis la crise sanitaire (le taux s’élevait déjà à 5,62 % en 2020). Souvent mal compris et entouré de clichés, l’absentéisme au travail est un phénomène complexe, qui nécessite une analyse minutieuse et des solutions adaptées. Au-delà des coûts directs, il révèle des enjeux profonds liés aux conditions de travail, à la santé et au bien-être des employés. Wellbeing Journey vous aide à démystifier les causes de l’absentéisme. Quelles sont les conséquences concrètes pour les collaborateurs et les sociétés ? Quels sont les leviers dont disposent les RH pour réduire l’absentéisme en entreprise ? Tour d’horizon et solutions pour mieux agir contre ce phénomène.

Qu’est-ce que l’absentéisme au travail ?

Les différents types d’absentéisme

L’absentéisme au travail est un phénomène aux multiples facettes. Il se manifeste lorsque des employés sont absents de leur lieu de travail sans planification préalable. Pour l’évaluer, on s’intéresse à plusieurs aspects : sa durée, sa fréquence, ses origines (qu’elles soient individuelles ou liées à l’entreprise). L’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) a quant à elle proposé une définition de ce concept parfois utilisé à tort et à travers :

« L’absentéisme caractérise toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradation des conditions de travail entendues au sens large (les ambiances physiques, mais aussi l’organisation, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc.) »2

Dans sa proposition, l’ANACT relie donc explicitement absentéisme et conditions de travail. Une approche qui offre de réelles pistes d’action aux RH des entreprises en quête de solutions pour lutter contre ce phénomène.

Pour observer son évolution, c’est bien souvent le taux d’absentéisme qui est utilisé. Selon les entreprises, le calcul effectué n’est pas systématiquement le même (ratio des effectifs totaux de la société et des effectifs effectivement présents ; nombre de jours d’absence par salarié, etc.), mais il tend toujours à mettre en évidence plusieurs types de phénomènes :

  • L’absentéisme de courte durée : il s’agit d’absences sporadiques, souvent dues à des maladies bénignes, mais pouvant perturber l’organisation du travail.
  • L’absentéisme de longue durée est, lui, associé à des affections plus graves. L’absence peut alors s’étendre sur des semaines ou des mois. L’impact sur l’entreprise et le salarié est significatif et réclame des mesures spécifiques (retour sur poste, etc.).
  • L’absentéisme répétitif est caractérisé par des absences fréquentes. Il peut être un indicateur de problèmes plus profonds au sein de l’organisation, comme le stress ou le manque de motivation dans les équipes.

Attention ! Il est essentiel de distinguer les absences constitutives d’absentéisme de celles découlant de droits sociaux (congés, maternité, etc.).

État des lieux de l’absentéisme en entreprise en France

L’année 2022 a vu le taux d’absentéisme augmenter fortement, et ce malgré une amélioration générale de la situation sanitaire. Cette hausse paraît surprenante, surtout dans un contexte post Covid-19 où la prévention santé a pris une place centrale dans les préoccupations des entreprises.

Certes, le Covid-19 a continué d’influencer les chiffres de l’absentéisme : 43 % des collaborateurs absents en 2022 disent l’avoir été du fait d’une contamination personnelle. Toutefois, d’autres facteurs contribuent également à cette tendance haussière. Les maladies ordinaires, les troubles musculo-squelettiques, les risques psychosociaux et les accidents du travail sont, eux aussi, en progression.

Ces observations brisent les clichés autour de l’absentéisme de complaisance et soulignent la nécessité de comprendre en profondeur ce phénomène pour y remédier efficacement. Par ailleurs, certains problèmes de santé n’aboutissent pas à un arrêt de travail. Cela révèle une dégradation globale de l’état de santé des salariés.

D’après les données de l’Observatoire Diot Siaci d’avril 2023, l’absentéisme touche toutes les catégories socioprofessionnelles, avec une dynamique d’évolution particulièrement marquée chez les ouvriers (30 % d’absentéisme en plus entre 2019 et 2022) et les employés administratifs (+ 27 % sur la période). Les managers ne sont pas épargnés non plus. Une hausse historique de l’absentéisme a été constatée chez les cadres (+8,6 % de 2019 à 2022), confrontés à de nouvelles responsabilités et défis liés au bien-être au travail.

Du côté des secteurs professionnels, ceux du commerce et de la santé présentent les taux d’absentéisme les plus élevés, en partie dus à des difficultés de recrutement et des surcharges de travail.

Quelles sont les causes de l’absentéisme ?

Les raisons de santé

Les problèmes de santé constituent une cause majeure de l’absentéisme au travail. Selon une étude menée par l’IFOP, environ 39 % des absences en 2022 étaient dues à des maladies ordinaires ou saisonnières, soit une augmentation de 6 points en un an. Elles incluent les affections courantes de type grippes et infections. En parallèle, 32 % des collaborateurs ayant bénéficié d’un arrêt de travail évoquent une « grande fatigue ». Certains sont aussi confrontés à des formes plus graves comme les maladies chroniques (11 %). Quel que soit le motif affiché, l’absentéisme lié à la santé est souvent imprévisible. De fait, il impacte de manière significative la planification et la productivité de l’entreprise. La promotion de la santé au travail par des programmes de prévention et un suivi médical régulier, semble donc avoir plus que jamais une place à prendre.

Les conditions de travail

Comme l’ANACT l’a précisé au travers de sa définition, l’absentéisme est étroitement lié aux conditions de travail. Le temps où les absences des salariés ne relevaient que de leur responsabilité personnelle est révolu. Le rapport direct entre un environnement de travail peu favorable et le taux élevé d’absences parmi les collaborateurs a été démontré à de nombreuses reprises.

  • Le stress chronique, dû à une surcharge de travail, à des délais serrés, ou à une pression constante, peut entraîner un surmenage ou épuisement professionnel, également connu sous le nom de burn-out. Ce type de trouble, s’il est prolongé, impacte non seulement la santé mentale des employés, mais aussi leur capacité à rester physiquement présents au travail. Les risques psychosociaux (RPS) semblent toucher de plus en plus de salariés : 35 % en 2022 contre 29 % en 2021.

Les défis liés à la vie familiale

Ce n’est un secret pour personne, les obligations familiales ont un impact significatif sur l’absentéisme en entreprise. Soins portés aux enfants malades, aide aux proches en situation de dépendance sont autant de situations pouvant mener à des absences répétées au travail. Malgré la flexibilité des horaires proposée par certaines entreprises ou la généralisation du télétravail sur les postes compatibles, l’équilibre n’est pas toujours simple à trouver et il est parfois indispensable de s’absenter.

Absentéisme en entreprise : quelles conséquences ?

Le coût direct des absences au travail

Les coûts directs liés à l’absentéisme en entreprise sont souvent les premiers auxquels on pense. Et pour cause, ils peuvent avoir un impact financier significatif. Ces coûts découlent de la non-présence du salarié à son poste de travail et comprennent principalement :

  • le salaire brut et les cotisations sociales pour la période d’absence ;
  • l’éventuel complément patronal pour couvrir le maintien du salaire durant le délai de carence, une dépense qui varie selon la politique RH de l’entreprise, la convention collective, et l’ancienneté du salarié ;
  • le manque à gagner pour l’entreprise dû à l’absence de contribution du salarié : pertes liées à la diminution de la productivité et retards éventuels dans l’exécution des projets.
  • Les frais de remplacement des salariés absents.

Coût de l’absentéisme : zoom sur la partie immergée de l’iceberg

L’absentéisme a des répercussions qui vont bien au-delà des coûts directs. La performance et la compétitivité de l’entreprise peuvent être profondément affectées par les absences régulières et répétées d’un ou de plusieurs collaborateurs, à fortiori lorsqu’il s’agit d’une PME. Qui dit manque de personnel disponible dit perte de productivité globale. Pire, cela peut surcharger les autres salariés, ébranlant leur efficacité et leur bien-être. D’ailleurs, nombreux sont les employés à culpabiliser : 69 % disent s’inquiéter pour l’organisation du travail et l’impact que leur absence peut avoir sur leurs collègues.

Parallèlement, les entreprises avec un taux d’absentéisme élevé peuvent voir leur image de marque ternie, surtout si elles sont confrontées à une concurrence accrue. Retards, problèmes de qualité ou service client médiocre peuvent nuire à la réputation et à la performance de la société sur le long terme.

Enfin, l’absentéisme peut affecter la dynamique de travail et le climat social dans l'entreprise. Souvent sous-estimé, cet aspect est pourtant au cœur de la problématique. Il augmente la charge d’activité pour les autres salariés, altérant la motivation générale et l’ambiance. La production à flux tendu peut mener à des difficultés au sein des services RH et provoquer de réelles crispations sociales. Et vous l’aurez compris, ce sont justement des situations à risques psychosociaux, pouvant générer de l’absentéisme chez les collaborateurs. Un véritable cercle vicieux.

Comment prévenir et réduire l’absentéisme en entreprise ?

Renforcer la prévention des risques psychosociaux au sein de l’entreprise

Lutter contre l’absentéisme en entreprise, c’est avant tout s’intéresser à la racine du problème : les conditions de travail. Selon des études, 73 % des salariés estiment qu’un meilleur focus sur la prévention santé et 70 % qu’une plus grande facilité à évoquer les sujets de santé sur le lieu de travail aurait pu éviter leur dernier arrêt. Parallèlement, 32 % pensent que les managers ne sont pas suffisamment sensibilisés à la question des risques psychosociaux.

Alors que les souffrances liées aux troubles musculo-squelettiques explosent dans le milieu professionnel, la mise en place de postes de travail ergonomiques peut être une première réponse adaptée. Il est tout aussi important de créer un environnement où les salariés se sentent libres de discuter de leurs préoccupations. De multiples aspects participent de la santé au travail : de l’alimentation à l'activité physique, en passant par la sensibilisation à la santé mentale. De nombreux travailleurs se disent intéressés par des formations en matière de santé : 71 % aimeraient en savoir plus sur les troubles musculo-squelettiques, par exemple. À travers les contenus et services proposés par la plateforme Wellbeing Journey, vous pouvez facilement répondre au cadre légal de la loi du 2 août 2021 sur la prévention de la santé au travail.

Mieux communiquer avec les salariés pour adapter sa stratégie

Pour bien comprendre les raisons de l’absentéisme au sein de votre structure, encouragez au maximum l’expression des salariés à travers des boîtes à idées, des enquêtes, ou un réseau social d’entreprise. Des entretiens personnalisés réguliers, une communication transparente, et la participation active des employés aux décisions de la société renforcent le sentiment d’appartenance. 62 % des collaborateurs indiquent que certaines de leurs absences auraient pu être évitées grâce à un meilleur dialogue avec leur manager.

D’ailleurs, les collaborateurs absents sont une minorité à avoir été accompagnés par leur manager (seulement 43 %) ou par les ressources humaines (25 %), pendant ou à leur retour (IFOP - Observatoire de l’absentéisme au travail – 2ème vague). Garder le lien durant un arrêt, surtout de longue durée, peut être un excellent moyen de réduire les craintes des salariés quant à leur reprise.

Favoriser l’équilibre vie privée et vie professionnelle pour lutter contre l’absentéisme : un axe QVCT à travailler

Parmi les objectifs des collaborateurs du 21e siècle : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Pourtant, chacun sait à quel point celui-ci peut être difficile à trouver. Manque de places en crèche, maladie de l’enfant, proche dépendant, sont autant de situations auxquelles peuvent être confrontés les salariés. Résultat : des absences inopinées, parfois répétées. Offrir des horaires flexibles et la possibilité de télétravail peut grandement aider les collaborateurs à gérer des circonstances familiales imprévues.

Pour répondre aux préoccupations de tous, Wellbeing Journey met à la disposition des entreprises une plateforme tout-en-un regroupant de multiples services : aide à la parentalité, accès à des places en crèche à tarif préférentiel, services de soutien aux proches aidants, et bien d’autres. Offrez à vos collaborateurs un soutien pour toutes les sphères de la vie.

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Auteur: La team Wellbeing Journey
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