Transparence salariale 2026 : obligation ou opportunité pour les PME ?

Publié le 31 Oct, 2025 | Par L'équipe Wellbeing Journey | Marque employeur
Transparence salariale 2026 : obligation ou opportunité pour les PME ?

La directive de transparence salariale de 2026, fruit de l’adoption de la Directive (EU) 2023/970 du 10 mai 2023, impose aux entreprises européennes d’anticiper un nouveau cadre de transparence des rémunérations. (EUR-Lex)

Pour une PME, cette obligation peut apparaître comme une charge supplémentaire. Pourtant, bien comprise, elle devient un réel levier d’engagement, d’attractivité et de différenciation. Dans cet article, nous vous accompagnons dans la compréhension concrète de ce tournant, et dans la mise en œuvre pragmatique pour votre structure.

Que prévoit la directive transparence salariale 2026 ?

Objet et champ d’application

La directive vise à « renforcer l’application du principe d’égalité de rémunération pour un même travail ou un travail de même valeur ». (EUR-Lex)

Concrètement, elle instaure :

  • un droit à l’information pour les salariés et candidats ; (Ministère des Finances)
  • l’obligation de publier des données sur les écarts de rémunération H/F et de rémunération pour travail de même valeur ; (2a-avocat.com)
  • des critères objectifs de « travail de même valeur » (compétences, efforts, responsabilités, conditions de travail). (T2F Expert comptable)

La France doit transposer la directive avant le 7 juin 2026. (EY Avocats)

Seuils, obligations et calendrier pour les PME/TPE

  • Les entreprises ≥ 250 salariés : publication annuelle des écarts. (consilium.europa.eu)
  • Entreprises de 100 à 249 salariés : obligation tous les trois ans. (entreprises.cci-paris-idf.fr)
  • Pour les structures <100 salariés, les obligations restent à préciser mais une anticipation est fortement recommandée. (JSS)
  • Avant l’embauche : mention de la rémunération initiale ou de sa fourchette dans l’offre d’emploi. (consilium.europa.eu)
  • Interdiction de questionner le salaire antérieur du candidat. (Viaweb)

Pourquoi cette directive est-elle un levier pour la QVCT et les PME ?

Vers une équité salariale qui renforce la confiance

La transparence salariale diminue les zones d’ombre et renforce la perception d’équité. Une politique claire de rémunération améliore la motivation, limite le turnover et offre un premier levier concret de la QVCT.

« Plus de transparence pour plus d’équité » souligne un article Le Monde.

Pour une PME, cela signifie :

  • valoriser les parcours internes plutôt que faire évoluer uniquement les niveaux d’embauche
  • instaurer une culture rémunération basée sur des critères objectifs plutôt que sur des traditions implicites

Attractivité employeur : un avantage concret

Dans un contexte de tension concernant les talents, les PME peuvent tirer un avantage compétitif en affichant une politique transparente. Lorsqu’un·e candidat·e lit dès l’annonce que « la rémunération débute entre … et … », cela passe pour un signe de sérieux et d’alignement avec les valeurs.

Intégrer cette dimension à votre discours RH renforce la marque employeur et l’engagement collaborateur.

Pilotage et masse salariale : une opportunité d’optimisation

Même pour des profils moins exposés, l’intégration de cette directive dans la stratégie RH permet de repenser les grilles, d’analyser les écarts, et de lier rémunération + services QVCT (mobilité, aidance, sport…).

Un tableau rapide :

Action Impact potentiel
Audit interne des grilles Repérage des écarts, ajustements ciblés
Communication transparente Engagement renforcé des salariés
Liér rémunération + services QVCT Valeur perçue accrue, impact qualitatif

Comment les TPE/PME peuvent-elles s’y préparer dès aujourd’hui ?

Étape 1 : audit rapide et ciblé

Commencez par :

  • recenser les postes et niveaux de rémunération actuels
  • vérifier la cohérence des écarts entre postes de même valeur
  • mettre à jour les processus : annonces d’emploi, fiche de poste, grille…

L’objectif : avoir un état des lieux avant de bâtir la stratégie.

Étape 2 : formaliser la politique de rémunération

Construisez une grille incluant :

  • niveaux d’entrée, niveaux évolutifs
  • critères d’évolution (expérience, formation, responsabilités)
  • transparence sur les profils et la politique d’augmentation

Cette formalisation est un outil de communication autant qu’un outil de gestion.

Étape 3 : articuler avec votre politique QVCT

Utilisez la directive comme point de départ pour relier :

  • équité salariale
  • services QVCT
  • pilotage par indicateurs (taux de salariés concernés, écarts, évolution)

Communiquez auprès des équipes sur : « Notre rémunération est transparente + nous investissons dans vos conditions de travail ».

Les pièges à éviter et bonnes pratiques à adopter

✅ À privilégier

  • Anticiper avant le 7 juin 2026 pour éviter le rush.
  • Communiquer en amont et de manière pédagogique.
  • Lier rémunération et QVCT pour créer de la valeur partagée.

❌ À éviter

  • Attendre la transposition légale sans agir.
  • Appliquer la directive comme simple contrainte sans ajustement stratégique.
  • Ne pas revoir vos grilles au-delà de la seule égalité H/F : travail de même valeur inclut aussi fonctions différentes mais équivalentes.

FAQ

Quand la directive doit-elle être transposée en France ?

La directive 2023/970 du 10 mai 2023 doit être transposée d’ici le 7 juin 2026. (kelio.com)

Mon entreprise de 45 salariés est-elle concernée ?

Actuellement, les obligations s’appliquent aux entreprises de 100 salariés ou plus pour certains rapports. Toutefois, il est fortement conseillé aux structures de moins de 100 salariés d’anticiper, car le seuil pourra évoluer. (entreprises.cci-paris-idf.fr)

Quelles sont les sanctions en cas de non-conformité ?

L’employeur devra prouver que les écarts sont justifiés par des critères objectifs. En cas d’écart ≥ 5 % non corrigé, une évaluation conjointe est obligatoire. Des sanctions et indemnisations peuvent être déclenchées. (2a-avocat.com)

Est-ce qu’il s’agit uniquement d’un sujet égalité femmes-hommes ?

Non : bien que l’objectif initial soit de réduire l’écart H/F, la directive couvre également le « travail de même valeur » et la transparence des rémunérations globales (salaires, primes, avantages). (T2F Expert comptable)

Conclusion

La directive de transparence salariale de 2026 n’est pas simplement une nouvelle contrainte administrative : c’est une opportunité pour les PME de renforcer leur politique salariale, d’améliorer leur attractivité et d’ancrer la QVCT dans leur stratégie. En auditant vos grilles, en formalisant une politique de rémunération claire et en l’articulant avec des services à valeur ajoutée, vous transformez une obligation légale en levier engageant.

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